Abdallah AOURIK (né en 1946)

 
 

Globe trotter curieux du monde et de la vie, ce peintre nomade est un inssassiable voyageur. Fervent défenseur de son identité et de la culture amazigh, après une vie riche de rencontres et de voyages, il retourne à ses racines, la ville qui l'a vu naître pour se consacrer corps et âme à son Art et défendre sa ville tant aimée, Agadir, notamment par l'intermédiaire du journal qu'il a crée « Agadir O'fellah ».

Une des figures emblématiques de cette ville attachante, le bagage bien rempli d'impressions uniques, de partages inoubliables, de couleurs de la vie... qu'il aime coucher sur ses toiles vagabondes.
Un des derniers grands peintres errants, citoyen du monde,
un fils de la Terre libre comme l'air.
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Abdallah Aourik est né le 1er janvier 1946 dans le quartier Talborjt d'Agadir, au Maroc.

Sa vie tourne au cauchemar à l'âge de 14 ans, lorsque la ville se met à trembler un 29 février 1960. Le tremblement de terre détruira tout sur son passage.

Le jeune Abdallah se retrouve dans la rue : plus de nouvelles de ses parents et séparé de ses 7 frères et soeurs. Avec d'autres enfants rescapés, il est emmené à Kenitra puis en Belgique, où il sera adopté par une famille qui lui redonnera le goût de vivre.

C'est pendant cette période qu'il découvre l'art flamand qui le passionne. Il sait alors que sa vie sera consacré à l'Art et la création.Il découvre son don artistique. Il rencontre à Liège le peintre surréaliste Paul Delvaux, qui l'encouragera dans cette voie.

Il reviendra pour la première fois à Agadir en 1972, à l'âge de 6 ans, pour apprendre que ses parents ont survécu au tremblement de terre !

Jeune homme au caractère bien trempé et à l'âme aventurière, amoureux et curieux de la vie, il a soif d'apprendre, de se cultiver et de voyager. Découvrir l'Histoire passée tout en étant dans son temps et réfléchissant à l'avenir de l'Humanité.

Il dévore les livres, passe une licence en Histoire de l'Art en Grande Bretagne, s'envole pour la Suède et l'université d'Omio pour approfondir ses connaissances en sociologie et rentre aux Beaux Arts à Berlin, en Allemagne. Il s'essaye à la peinture, au dessin, à la sculpture. Puis, Rome en Italie où il étudie la sculpture pendant deux ans.

Ce passionné retournera ensuite à Berlin Ouest, en 1969, où il inaugurera sa première exposition dédiée à la peinture et à la sculpture alors qu'il est encore étudiant.

Notre artiste globe trotteur visitera de nombreux pays : Népal, Tibet, Etats-Unis, France, Islande, Yougoslavie, Turquie, Iran, Afghanistan, Syrie, l'Himalaya... posant à chaque fois son chevalet et sa toile pour mieux explorer le monde. Il exposera dans plus de 25 pays.

Puis il se lance un joli défit humain et artistique : traverser les Etats-Unis et visiter les 50 états... en peignant dans la rue les vies et les histoires qui se déroulent sous ses yeux : « Traverser l'Amérique en peinture, c'est la redécouverte du nouveau monde à travers 50 états. 850 toiles peintes de jour comme de nuit, sous la pluie, sous le soleil, dans le froid et dans la neige, en campagne et en ville, pendant 5 ans, c'est un record, nul je crois n'a jamais fait autant. Je n'ai rencontré aucun problème, même dans les quartiers sensibles ». Il rassemblera la totalité de ce travail en 1986 à Hawaï.

Fier de sa casquette d'artiste, il l'est tout autant de ses racines. En 2003, il crée le journal « Agadir O'flla », écrit en français et quelquefois en berbère. Il est consacré à la culture amazigh sous toutes ses formes. Un puits d'informations sur cette culture encore méconnue et trop souvent laissée pour compte.

En commémoration de la tragédie du 11 septembre 2001 et dédié à la mémoire des victimes, Abdallah Aourik expose à Essaouira en septembre 2002, sous le thème « Voyage d'un artiste marocain à travers l'Amérique », en présence de monsieur Roberto Powers, consul général des Etats-Unis au Maroc. Il sera très touché par ce geste qui témoigne de la solidarité et de la sympathie de l'artiste pour le peuple américain.

L'artiste s'essaye à tous les styles et les techniques, du figuratif à l'abstrait, du réalisme au surréalisme, en passant par le naturalisme, le fauvisme, le cubisme, l'impressionnisme, l'imaginaire, le nabi, le vérisme. Il veut tout faire, tout comprendre, s'enrichir artistiquement, émotionnellement. Il dépose, comme une offrande venue de l'âme, ses racines et sa culture sur le dessin, la peinture, la sculpture, le collage. A chaque oeuvre, le renouveau d'une vie enivrée de ses couleurs et de ses volumes parfois énigmatiques.

Abdallah choisit des thèmes sociaux, des faits et gestes de la vie quotidienne marocaine, ses coutumes millénaires, ses moeurs. Il souhaite transmettre et partager, se considérant tel un gardien de la mémoire qu'il espère faire durer dans la postérité.

Pure, simple, indépendant, libre comme les marocains berbères, un monde originel et traditionnel.
« Cette culture est dans mon sang, mon ADN. Elle est mon enfance, mes parents. En couleurs et en formes, je raconte son quotidien, sa vie sociale, ses paysages urbains, ses sites et son environnement. C'est une façon de dire aux gens, voilà ce que j'ai vu ! C'est ce que je souhaite transmettre dans mes toiles ! »

Abdallah est un être attachant qui ne mâche pas ses mots, un peu fou même diront certains. Il ne connait pas la diéteur, aime ou déteste. C'est le caractère entier d'un homme qui rejette l'injustice et prône la spiritualité, la sagesse et la paix.
Il insiste surtout sur la nécessité de préserver les arts et la culture, de même que la nature, notre terre nourricière. Ce sont les seuls vrais trésors de l'Homme et d'un pays.

 

Abdallah Aourik dans son atelier à Agadir
quartier Talborjt

 

 

 

 

 

 


Avec Jean Claude Courchay

 
     
 

Itinéraire de l'artiste baroudeur à travers les Etats-Unis de 1981 à 1986

 

 

 

Photos d'archive

 


 
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